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Depuis le lundi 5 mai, ce sont quatre intercepteurs Mirage 2000-5F de l'armée de l'air qui assurent pour une période de six semaines la défense aérienne de l'Islande au titre de l'OTAN. Ces quatre avions (numérotés: 48, 54 , 57, 62) qui proviennent de la BA 102 de Dijon-Longvic appartiennent à l'escadron de chasse 1/2 "Cigognes", actuellement le seul à posséder des Mirage 2000-5 à radar longue-portée Thales RDY et armés de missiles MBDA Mica IR/EM.

Laissée sans couverture aérienne depuis le départ sans préalables des Américains de la base navale de Keflavik il y a deux ans, (lire TTU n°648 du 14 novembre) la petite république nordique qui n'a ni armée ni aviation militaire s'inquiétait en particulier de la recrudescence des vols de bombardiers stratégiques Tu-142 "Bear" russes à la limite de son espace aérien depuis la nouvelle posture adoptée par le président Poutine face à l'OTAN.

L'accord signé récemment par plusieurs pays de l'OTAN avec l'Islande sur la base de l'article 5 de la charte de l'OTAN va ainsi voir se succéder au fil des mois, par rotations de six semaines, des détachements de défense aérienne en provenance de France (Mirage 2000), du Royaume-Uni (Tornado F3), de Slovaquie (MiG-29) d'Espagne (F-18), de Norvège (F-16), du Danemark (F-16) et des Etats-Unis (F-16). Une participation prochaine du Canada (F-18) est également en cours de négociation entre Ottawa et Reykjavik.

Le Ministre des Affaires Etrangères islandais, Mme Ingibjörg Sólrún Gísladóttir, s'est dite particulièrement réjouie de l'arrivée à Keflavik du détachement français. Pour l'ancien maire de Reykjavik c'est aussi une victoire personnelle dans le bras de fer qui l'avait opposée aux Américains pour leur non respect des accords de défense signés il y a plus d'un demi siècle. Pour le gouvernement de M. Geir Haarde, c'est aussi un retour à la normale, l'Islande n'ayant pas bradé jusque là sa contribution aux engagements extérieurs de l'OTAN puisque ce pays d'à peine 300 000 habitants détache depuis plusieurs années des fonctionnaires et des spécialistes civils sous l'uniforme autant dans les Balkans qu'en Afghanistan.

D'autres pays de l'OTAN - Pologne, Pays-Bas - devraient normalement s'ajouter bientôt à la liste des contribuables putatifs à la défense aérienne de l'Islande depuis l'ex-base américaine de Keflavik dont une partie des installations abandonnées va être remis en état, notamment pour abriter les avions durant l'hiver arctique.

Article paru dans TTU online
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